Donne-nous la paix!

CÉLÉBRATION PÉNITENTIELLE 2011
COMMISSARIAT DE TERRE SAINTE AU CANADA

Suggestions de chants

L’animation de cette célébration suppose un choix de chants centrés sur la paix qui peuvent en accompagner le déroulement du début jusqu’à la fin. Les chants proposés sont indicatifs. Les communautés s’en serviront en tenant compte de leur répertoire. Les chants suggérés sont indiqués à partir de l’Édition canadienne D’une même voix, Chants notés de l’assemblée, Éditions de la CECC/Novalis, 2003. Chaque chant est cité avec son numéro dans cette publication et le numéro de sa fiche dans les répertoires courants.

Ouverture

Quand s’éveilleront nos cœurs, E 160, Chants notés, t.2
Dieu qui nous appelle à vivre, K 158
Peuples qui marchez 767 (E 127)

Après la méditation si nécessaire

Mon Dieu, j’ai faim de paix, R 19-95-1
Vienne la paix/ Litanie 771 (T 150-1)

Pour l’examen de conscience communautaire

Agneau de Dieu, qui enlèves le péché du monde, donne-nous la paix.

Envoi

Peuple de frères 576 (T 122)
Laisserons-nous à notre table 697 (E161)
Je vous donne ma paix 728

Vienne ton règne, Robert Lebel, Chants notés, t.4
Danse de joie, cité de paix, F 50-52

Salutation

Que Dieu notre Père et Jésus Christ notre Seigneur, qui s’est livré pour nos péchés, vous donnent la grâce et la paix.

R. Béni soit Dieu maintenant et toujours.

Monition d’ouverture

Benoît XVI a affirmé le 24 octobre 2010 : « La paix, qui est un don de Dieu, est aussi le résultat des efforts des hommes de bonne volonté, des institutions nationales et internationales, en particulier des États les plus engagés dans la recherche de la solution des conflits…La paix est possible. La paix est urgente. La paix est la condition indispensable pour une vie digne de la personne humaine et de la société. » (1)

Ces appels ne sont pas nouveaux, ils ne sont pas lointains. Ils sont plus urgents. Ils sont plantés au cœur de nos consciences et de nos cheminements. Là où nous vivons et témoignons, nous reconnaissons des enjeux et des tensions semblables. Là où nous pouvons veiller et nous convertir en luttant pour changer des situations, nous hésitons et faisons souvent un pas en arrière. Nous nous sentons parfois seuls, autant dans les solutions que dans les problèmes. C’est se méprendre sur l’Esprit de Dieu, la communion entre nous et le service commun de la réconciliation. C’est une question de vision et de courage.

Durant notre démarche pénitentielle nous apprenons à consentir au pardon qu’incarne le Christ Jésus. Nous nous exposons librement à la présence et aux interpellations de celui qui est la Paix de Dieu. Nous acceptons son regard et nous accueillons sa passion pour la paix, justement parce qu’il nous en coûte.

Prière

Esprit, Souffle du Père et du Fils, Tu es présent et tu nous rassembles comme enfants de Dieu pour que nous cherchions à devenir une seule âme et un seul cœur. Tu es là quand les appels de réconciliation nous invitent à convertir nos mentalités et nos actions afin que la paix soit faite, sur la terre comme au ciel. Tu nous inspires quand nous nous tournons vers le Christ Jésus pour l’accueillir et lui offrir l’obéissance de nos cœurs. Amen.

Liturgie de la Parole

1ère lecture : Lecture de la seconde lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens ( 5, 17-21)

Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Le monde ancien est passé, voici qu’une réalité nouvelle est là. Tout vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par le Christ et nous a confié le ministère de la réconciliation. Car de toutes façons, c’était Dieu qui en Christ réconciliait le monde avec lui-même, ne mettant pas leurs fautes au compte des hommes, et mettant en nous la parole de réconciliation. C’est au nom du Christ que nous sommes en ambassade, et par nous, c’est Dieu lui-même qui, en fait, vous adresse un appel. Au nom du Christ, nous vous en supplions, laissez-vous réconcilier avec Dieu. Celui qui n’avait pas connu le péché, il l’a, pour nous, identifié au péché, afin que, par lui, nous devenions justice de Dieu.

Parole du Seigneur/Nous rendons gloire à Dieu

Psaume 102, 1-5. 8-12

Refrain: Bénis le Seigneur, ô mon âme, n’oublie aucun de ses bienfaits

Bénis le Seigneur, ô mon âme, / et du fond de mon être son saint nom;
Bénis le Seigneur, ô mon âme, / n’oublie aucun de ses bienfaits.

Car il pardonne toutes tes offenses / et te guérit de toute maladie;
Il réclame ta vie à la tombe, / il te couronne d’amour et de tendresse
Il comble de biens tes vieux jours, / tu renouvelles comme l’aigle ta jeunesse.

Le Seigneur est tendresse et pitié, / lent à la colère et plein d’amour;
Il n’entretient pas de querelles sans fin, / il ne garde pas de rancune éternelle;
Il n’agit pas envers nous selon nos fautes, / ne nous rend pas selon nos offenses.

Comme est la hauteur des cieux sur la terre, / fort est son amour pour qui le craint;
comme est loin l’orient de l’occident, / il met loin de nous nos péchés;
comme est la tendresse du père pour ses fils, / la tendresse du Seigneur pour qui le craint.

(Ou les psaumes 116; 121; 129; 50, 3-6. 8-11. 12-15, ou un cantique du Nouveau Testament Luc 1, 76-79; I Pierre 2, 21-24)

2ème lecture: Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (5, 23-26)

Quand donc tu vas présenter ton offrande à l’autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère; viens alors présenter ton offrande. Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire, tant que tu es encore en chemin avec lui, de peur que cet adversaire ne te livre au juge, le juge au gendarme, et que tu ne sois jeté en prison. En vérité, je te le déclare : tu n’en sortiras pas tant que tu n’auras pas payé jusqu’au dernier centime.

Acclamons la Parole de Dieu / Louange à toi, Seigneur Jésus

Pistes de réflexion

Si tu te souviens! Le premier pas de la paix et du pardon est la mémoire. Il existe une volonté entêtée d’effacer le souvenir de nos offenses. Plusieurs experts parlent de déni. Déni des gestes, déni des intentions, déni des conséquences. Nous persistons à avancer dans notre vie en refoulant dans notre inconscient tant de signes de conscience et de responsabilité. Revenir à soi, c’est ouvrir la porte de la conscience. C’est reconnaître la totalité des actes et des intentions qui nous conduisent à ce que nous tentons d’ignorer.

Ton frère a quelque chose contre toi! Nous oublions rarement les offenses que les autres commettent à notre endroit. Quand il s’agit des autres- voisins, parents, frères et sœurs dans la foi- notre mémoire est vive, agitée et impardonnable. Cela vaut aussi pour tout prochain de la grande famille de l’humanité. La liste des fautes d’autrui est reprise sans cesse. Notre cœur multiplie les accusations et les procès. L’évangéliste Luc part du principe qu’il y a des fautes réelles qui marquent le vécu de la communauté chrétienne et, éventuellement, de l’humanité. Accepter la vérité d’une offense, d’un conflit, d’une violence est toujours un pas déterminant.

Laisse là ton offrande, devant l’autel! S’il y a un lieu qui dévoile les consciences, les actes et les intentions, c’est bien l’autel. Les disciples se trouvent là, devant l’autel, là où la communauté fait mémoire de la mort et de la résurrection de Jésus. Là où est proclamé et célébré le fait que Jésus par amour a donné et donne sa vie en rançon pour la multitude. Là où les péchés sont pardonnés. Là où toute vie nouvelle est offerte. La communauté affirme que chaque disciple ne chemine pas seul et donc qu’il n’offre pas seul. Tous les membres unissent leur offrande pour présenter des dons reçus mais à offrir dans la solidarité et le partage. Devant l’autel, devant le Dieu de Jésus Christ qui est un dans son amour et son pardon commence la reconnaissance les uns des autres. Cette réciprocité conduit à l’acceptation, au pardon et au dépassement.

Va d’abord te réconcilier avec ton frère. Sans réconciliation, il est impossible de faire un pas de plus vers l’autel sans blasphémer et se méprendre sur Dieu même. Si les disciples ne se tournent pas les uns vers les autres pour se libérer de tous les ressentiments entretenus par les actes et les conséquences des péchés, l’offrande sera une hypocrisie, une fausseté et un contre-témoignage. L’important c’est de prendre le temps de faire la vérité et de construire une communauté de réconciliation. Ici la précipitation ne compte pas. Compte la décision d’être un avec le Christ Jésus et entre disciples devant Dieu. Comptent tous les pas et tous les mots qui sont faits et dits pour restaurer une paix authentique et faire communion.

Tant que tu es encore en chemin avec lui! Le chemin nous est donné pour aller de l’avant. C’est vrai. Il nous est donné aussi pour revenir sur nos pas, nos actes et nos intentions, apprendre à voir autrement ceux qui sont sur la route plus ennemis que prochains. Entre l’agresseur et la victime, avant d’aller jusqu’au tribunal et de s’en remettre au juge, il y a une distance salutaire, un chemin pour apprendre à se rapprocher, se regarder et à évaluer les événements et les motivations. À force de partager la même route, ne serait-il pas possible que l’inimitié soit transformée en dialogue et en médiation, voire en une recherche inventive de réparation et d’entente?

Viens alors présenter ton offrande. Tout est possible puisque frères et sœurs se reçoivent et se vivent dans la réciprocité et la réconciliation. Celui qui attend et reçoit l’offrande est aussi celui de qui tout vient : Tout vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par le Christ et nous a confié le ministère de la réconciliation. Les disciples, avec leur offrande et devant l’autel, retrouvent la mémoire et la volonté de Dieu. Ils retrouvent aussi le courage et l’imagination. Ils retrouvent le chemin incontournable de l’Évangile : la justice, le pardon et la paix. L’offrande rassemblée dans la vérité peut être offerte maintenant sans mensonge.

Au nom du Christ…nous sommes en ambassade. Vérité faite et offrande agréée, la communauté renoue avec sa mission. Les disciples partagent entre eux ce qu’ils reçoivent pour le monde, dans les conditions les plus concrètes et les plus exigeantes de la vie. Dans leurs gestes et leurs propos les disciples de Jésus n’ont pour leur ambassade qu’un message : Au nom du Christ, nous vous en supplions, laissez-vous réconcilier avec Dieu. Nous en faisons l’expérience. Nous y travaillons tous les jours. Nous en sommes des témoins humbles mais sincères. Le Christ qui nous pardonne nous apprend à être pardon.

La conscience et la certitude de cette présence de paix demeurent notre engagement et notre offrande. Faire la paix entre nous et être paix dans le monde voilà un défi que nous n’esquivons pas et qui nous tient en haleine à tout moment. «Donnez-nous la paix, nous vous donnerons des merveilles»(2) pouvait-on lire sur une banderole lors d’une marche silencieuse pour la paix à Lyon le 11 novembre 2010. « Donnons-nous la paix, nous ferons des merveilles ».

Examen de conscience

À la fin de cette méditation ou de toute autre réflexion, il est opportun d’écouter une pièce musicale ou de reprendre ensemble un chant afin de laisser un temps de silence suffisant pour que chacun puisse examiner sa conscience et se mettre en état de contrition.

Le prêtre, un diacre, ou un autre ministre peut aider les fidèles en leur proposant les pistes suivantes de réflexion. La dernière partie de l’Agneau de Dieu est reprise et chantée par l’assemblée après chaque section d’interpellation.

 

Chant: Agneau de Dieu, qui enlèves le péché du monde, donne-nous la paix. (bis)

 

1ère Voix: La paix de Dieu naît dans le cœur de chaque personne.

  1. 1. Comment chacun d’entre nous travaille-t-il à reconnaître et à éliminer les sources de conflits qui surgissent en lui? (silence)

  2. 2. Dans nos situations les plus variées, comment faisons-nous respecter les droits et les devoirs de chacun de sorte que règne la justice et que s’établisse la paix? (silence)

    3. Comment luttons-nous en vue d’une meilleure répartition des dons et des biens indispensables à l’épanouissement des humains et de de la terre? (silence)

 

Chant: Agneau de Dieu, qui enlèves le péché du monde, donne-nous la paix. (bis)

 

2ème voix: Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix.

4. Savons-nous accueillir, en nous et entre nous, le don de la paix tel que le Christ nous le donne? (silence)

5. Comment transformons-nous des barrières de races, de nationalités et de genres pour instaurer avec le Christ plus de justice et de paix? (silence)

6. Sommes-nous plus attentifs à ce qui nous rapproche qu’à ce qui nous divise? (silence)

 

Chant: Agneau de Dieu, qui enlèves le péché du monde, donne-nous la paix. (bis)

 

3ème voix: Pour ce qui dépend de vous, vivez en paix avec tous les hommes.

7. Nous bornons-nous à des souhaits de paix ou sommes-nous effectivement des artisans de paix dans nos milieux de vie? (silence)

8. Faisons-nous cesser le bruit des armes en appuyant les organismes qui aident les nations et les peuples à régler leurs différends sans recourir à la violence? (silence)

9. Avons-nous conscience de l’ambassade de réconciliation que Dieu, par le Christ, confie à chacun de nous et à nos communautés ecclésiales? (silence)

 

Chant: Agneau de Dieu, qui enlèves le péché du monde, donne-nous la paix. (bis)

 

Période de confession des péchés et pardon sacramentel

(Musique d’ambiance)

À la fin de l’examen de conscience, il est important que chaque pénitent identifie intérieurement un état, une attitude, un lieu où « j’ai érigé un mur de haine ». En se présentant pour l’aveu, il importe que le pénitent formule une parole d’engagement pour la réconciliation qui sera entérinée par le prêtre.

Gestes de réconciliation

Les responsables de la liturgie pénitentielle proposent aux fidèles quelques gestes qui exprimeront la volonté de conversion et celle d’être artisans de paix. Les gestes et les pas de conversion doivent être simples et faisables. Il est utile de laisser un peu de temps à chacun pour décider intérieurement d’un défi à relever. Après un temps de recueillement, le président conclue cette démarche par une prière commune :

Recueillons-nous et prions le Seigneur

Dieu de paix, nous te rendons grâce de nous avoir envoyé ton Fils Jésus pour nous réconcilier en Lui avec Toi. Fais-nous la grâce d’être d’authentiques serviteurs de la réconciliation dans nos communautés. Aide-nous ainsi à nous mettre au service de la réconciliation de tous les peuples. Remplis-nous d’amour les uns pour les autres, que notre unité serve à la réconciliation que tu désires pour toute la création. Nous te le demandons dans la puissance de l’Esprit. Amen.

Bénédiction

Le Christ est l’artisan de notre réconciliation : qu’il établisse votre vie et vos actions dans sa paix, qu’il remplisse vos cœurs de sa joie, et vous conduise et vous affermisse dans votre engagement.

R. Amen.

Et que Dieu tout-puissant vous bénisse, le Père, le Fils + et le Saint-Esprit.

R. Amen.

Envoi

Vous êtes en ambassade au nom du Christ.

L’appel et la paix reçus, Dieu vous invite à les partager avec courage et discernement là où vous vivez et témoignez. Allez dans la paix du Christ.

Chant…


Notes

1. Homélie de clôture de l’Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient du Synode des Évêques, dimanche le 24 octobre 2010.

2. Marche silencieuse vécue en solidarité avec les victimes d’un massacre de chrétiens à Bagdad le 31 octobre 2010.

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